Fiançailles : deuxième journée

Après cette longue et éprouvante journée vécue la veille nous attaquons ce vendredi 28 décembre avec beaucoup d'impatience mais aussi beaucoup de fatigue. Le froid et le manque de sommeil commencent à se faire singulièrement resentir. Toujours est-il que ce soir Mounia et moi nous nous passons la bague au doigt. Avant d'entammer les festivités, tout le monde s'affaire. Certains achèvent les préparatifs pendant que d'autres s'habillent sereinement.

Ne sont-elles pas belles toutes les quatre ? En tout cas l'avantage de cette photo, c'est qu'elle permet de régler les couleurs de l'écran. Juste après cela, Mounia et moi avons profité d'un moment de calme pour nous restaurer autour d'un délicieux poulet aux olives avant de nous préparer tranquilement. Enfin, je croyais que ça serait tranquille. Brusquement, on m'annonce qu'il faut que j'aille rejoindre les hommes dans la pièce d'à côté pour les saluer. Je m'exécute poliment mais une fois arrivé, on m'installe autour d'une table et on m'invite à manger. Je n'avais déjà pas faim à l'origine, mais voilà que je vais devoir manger une seconde fois. Surtout je ne savais comment décliner l'invitation. J'ai néanmoins réussi à avaler quelques morceaux de poulet . Je me disais qu'après cela je serais repu pour un bon bout de temps. Ca restera surtout comme un moment cocasse mais intéressant. En tout cas me voilà ravitaillé, prêt à entamer un long défilé de tenues.

Tout commence par la première des robes. Sûrement celle qui me marquera le moins mais Mounia apprécie tant le rose.

C'était le début de la fête et à vrai dire je ne me sentais pas très à l'aise. Je savais comment se déroulaient de telles festivités mais on ne peut pas se rendre compte tant qu'on a pas été concerné directement. Il s'agit tout de même d'un engagement très sérieux qui requiert beaucoup de courage et de réflexion.




Vint ensuite la seconde robe, la bleue.


















Puis la troisième, verte et orange, sûrement ma préférée.


















Et enfin, la dernière robe, blanche cette fois-ci, qui correspond davantage aux traditions européennes. A noter que moi aussi je me suis changé. Après tout, pourquoi n'y aurait-il que les femmes qui auraient le droit de porter plusieurs tenues ?

C'est à ce moment précis que le final se mettait en place. Les gâteaux préparés avec amour pas Wafae, la soeur ainée de Mounia étaient installés, les bagues étaient délicatement exposées et la musique battait son plein. Mounia avait beau me dire le contraire mais je savais qu'elle était comme moi, partagée entre stress et bonheur. Je commençais à ne plus pouvoir sourire tellement ce rictus que j'avais exécuté dans la soirée me tirait les traits du visage. Mes soeurs me le feront d'ailleurs gentillement remarqué à la fin de la fête : "Tu n'en avais pas marre de sourire bêtement toute la soirée ?" Que répondre à cela si ce n'est que j'étais obligé de faire bonne figure. Mais après tout, que ne ferait-on pas par amour ?

Voilà les fameuses bagues. A gauche, mon alliance, un anneau tout ce qu'il y a de plus simple en or. A droite, la bague à Mounia, constituée en trois morceaux. Prochainement, j'irais faire graver la date de nos fiançailles dessus.




Là c'est le moment à proprement parlé de l'échange de bagues. Ce qui n'est pas facile à cet instant, c'est quand on me dit de sourire, de regarder la caméra et les photographes et en même temps de passer la bague au doigt de Mounia d'où un certain manque de naturel de ma part, le plus compliqué étant de comprendre tout ce que l'on me disait en arabe.

Le second temps de ce cérémonial, c'est l'échange des dattes. Chacun doit faire manger une datte à son conjoint. Ensuite on répète l'opération mais cette fois avec du lait. Le plus dur avec le lait c'est de ne pas en renverser.
TEST : essayez de faire boire quelqu'un sans en renverser. La plupart du temps, soit la tasse n'est pas assez inclinée et la personne ne peut boire, soit au contraire elle est trop inclinée et le lait lui coule dans le nez. Ca peut paraître marrant comme ça mais quand c'est nos fiançailles ça l'est beaucoup moins.

Pour moi ça s'est bien passé mais il faut dire aussi que le lait j'adore ça donc je sais comment le boire (et le faire boire).








Enfin, on termine par la première part du gâteaux que l'on doit découper à deux. Je me suis mis plein de crème sur la manche de ma veste mais c'est pas grave, c'est le geste qui compte.


Et voilà, c'est la fin de cette belle et émouvante cérémonie. Je suis maintenant fiancé à Mounia. Mais tout ne s'arrête pas là car il me reste encore une semaine pour profiter un maximum et commencer les longues et fastidieuses démarches pour l'obtention d'un visa pour ma dulcinée.